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Des problèmes de fin de mois à l’ICANN ? - 24-mai-04

24 mai 2004 14:02

Dans un louable souci de transparence, l’ICANN a publié comme chaque année son budget prévisionnel pour l’année prochaine, consultable en ligne par tout un chacun, y compris bien sûr les membres la « communauté Internet » au premier rang desquels les opérateurs de ccTLDs chez qui, c’est un euphémisme, le document crée des remous !

Lors de sa prise de fonction l’année dernière à la tête de l’organisation californienne privée censée être en charge des destinées du Net, Paul Twomey avait prévenu que l’ICANN s’éloignerait de l’amateurisme de bonne volonté pour marcher vers la professionnalisation avec une structure de responsabilités plus adaptée au rôle toujours plus important de l’ICANN. Cette déclaration a notamment été suivie de la création du bureau de Bruxelles et la nomination de plusieurs « Vices Présidents » bien dans l’esprit d’une entreprise américaine. Mais cela se traduit aussi et surtout par un budget de fonctionnement toujours plus important ! Le projet présenté ces jours-ci s’élèvent ainsi à plus de quinze millions de dollars, une croissance de près de 200 % par rapport à l’an dernier. Comme dans tout problème budgétaire la question que se posent ces jours-ci les acteurs de l’Internet est « avec quel argent ? ». La réponse de l’ICANN est simple en théorie : « après avoir beaucoup sollicité les Registrars, un effort est demandé aux autres représentant de la communauté Internet ». Mais ceux-ci ne l’entendent pas ainsi. Au delà du problème purement financier, c’est bien la question du statut   et du rôle même de l’ICANN qui est en cause : société privée, peut-elle se permettre un déficit digne d’un gouvernement alors même que l’administration américaine dans le « Memorandum of Understanding » qui la lie à l’ICANN précise que l’organisation doit maîtriser son budget ? Surtout, bon nombre de ccTLDs s’opposent aux projets « interventionnistes » de l’ICANN : si par exemple l’UDRP, initiative conjointe de l’ICANN et de l’Organisation Mondiale de la Propriété Intellectuelle, était nécessaire au milieu des années 90 pour enrayer le cybersquatting, aujourd’hui la grande majorité des codes de pays proposent des services adéquats aux membres de leurs communautés locales, sans avoir besoin de l’ICANN. Et ils ne voient donc pas pourquoi ils devraient payer, comme le projet de budget le mentionne, une « taxe » de 20¢ par domaine enregistré pour contribuer au financement de l’ICANN. Quant aux Prestataires d’enregistrement (Registrars) leur tribut est encore plus élevé qu’avant avec une contribution qui passe de 5000 $ à 24 000 $. Le débat est lancé, nul doute que, comme dans toute affaire de gros sous, la vérité est entre les deux. Mais le problème du rôle et de l’avenir de l’ICANN se pose de manière toujours plus aigue.

Voir http://icann.org/financials/proposed-budget-14may04.pdf ] et [http://www.icannbudget.org/

JCV & SB

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