En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l’utilisation de cookies pour réaliser des statistiques de visites. En savoir plus

Du rififi dans le secteur du vin, la CNAOC et l’EFOW s’en mêlent

9 mai 2013 10:18

 

Si l’arrivée imminente des nouvelles extensions attise l’intérêt de certain, d’autres manifestent vivement leur inquiétude. C’est le cas des professionnels du secteur du vin qui dénoncent ardemment la création du .vin et du .wine. Ces derniers craignent la spéculation relative à la vente des noms de domaine et de voir n’importe qui utiliser les noms des appellations d’origine.

En décidant d’élargir les noms de domaines de premier niveau générique, l’ICANN a pour objectif de permettre à une communauté, à une marque ou un territoire d’enregistrer une adresse Web spécifique sur la base de son activité. Quatre dossiers liés au secteur du vin ont été déposés. Trois entreprises sont en concurrence pour gérer le .wine et une autre le .vin. Les sociétés qui seront sélectionnées par l’ICANN seront en mesure de commercialiser ces noms de domaine permettant ainsi à des individus et/ou à des organisations de les combiner à un nom de domaine de second niveau pour créer une adresse Web personnalisée telle que "chianti.wine", "champagne.vin", "rioja.wine", "port.wine" et bien d’autres.

Cependant, aucun de ces projets ni les règles de l’ICANN ne prévoient pour l’instant de protéger les Indications Géographiques (IG) vitivinicoles. Plus grave, les sociétés ont fait part de leur intention de vendre les noms de domaine de second niveau aux enchères. Ainsi demain une adresse comme "bordeaux.vin" pourrait être vendue à une société ou à un individu n’ayant aucun lien avec les vins de Bordeaux. Dès lors, la CNAOC (Confédération Nationale des Producteurs de Vins) et l’EFOW (Fédération européenne des vins d’origine) estiment que les deux nouvelles extensions prévues par l’ICANN risquent de constituer une nouvelle brèche dans la protection des appellations d’origine. Ils appellent les gouvernements et la Commission européenne à intervenir auprès de l’organisme américain pour exiger des garanties. La CNAOC et l’EFOW exigent de l’ICANN qu’elle garantissent la protection des appellations d’origine. 

 

Lors d’une réunion récente à Pékin, le GAC (comité consultatif gouvernemental) de l’ICANN, dont sont membres les gouvernements et la Commission européenne, a émis des réserves sur ces 4 dossiers et a donné jusqu’au mois de juillet à ces quatre sociétés pour approfondir les discussions avec le secteur. Cette alerte est le fruit de la mobilisation de certains acteurs du secteur (CNAOC, CNIV, ...) et de plusieurs gouvernements de pays producteurs mais aussi de la Commission européenne. Les dirigeants de l’ICANN qui ne sont pas satisfaits de cet avis viennent de décider d’ouvrir une période de commentaires publics pour tenter de contourner cet avis.

C’est la raison pour laquelle la CNAOC et EFOW ont décidé de porter ce débat sur la place publique et d’interpeler l’opinion publique et les consommateurs sur les tromperies potentielles qu’ils pourraient subir demain. Mais aussi les professionnels sur le racket dont ils pourraient faire l’objet avec le rachat à des prix prohibitifs de noms de domaine. Le Président de la CNAOC, M. Bernard FARGES, et le président d’EFOW, M. Ricardo Ricci CURBASTRO, considèrent qu’ « Internet est aujourd’hui un outil incontournable d’information et de développement du commerce. La non régulation des noms de domaine par l’ICANN risque d’accroître les usurpations et les contrefaçons de nos appellations. Il est donc fondamental de définir des règles précises qui protègent non seulement nos droits de propriété intellectuelle mais aussi les consommateurs contre les tromperies sur le Web. Nous ne sommes pas contre le développement de nouveaux noms de domaine mais nous estimons qu’il faut mettre en place des règles de concurrence loyale ».

La CNAOC et EFOW espèrent désormais que d’autres acteurs du secteur vont se mobiliser à ses côtés et que les gouvernements notamment des pays producteurs de vins vont redoubler d’efforts pour faire entendre raison à l’ICANN et l’obliger à prévoir des procédures de protection des indications géographiques.

Source : cnaoc.org

Moyens techniques :
Domaine.info

Crédits :

Anita

Partager Imprimer Envoyer a un ami