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.eu, .net. Quel avenir pour le marché des extensions ? - 18-Octobre-04

18 octobre 2004 06:45

Qui a dit que l’automne était une période calme ? Même si la dernière réunion ICANN n’est plus qu’un souvenir, l’intense activité de ces dernières semaines démontre que les acteurs du marché continuent à travailler sans avoir besoin de partir en voyage !

A tout seigneur tout honneur, c’est bien sûr le .EU qui a fait l’actualité cette semaine avec - enfin ! - la signature du contrat de concession entre la Commission Européenne et EurID, le consortium Belge, Italien et Suédois. Il n’aura pas fallu moins de deux ans à la Commission pour se décider sur l’ensemble des critères selon lesquels le Registre   est autorisé à enregistrer les fameux .EU. Si cette extension a longtemps fait figure de serpent de mer (la soumission de « l’appel à expression d’intérêt » date du 25 octobre 2002 !), on peut aujourd’hui s’interroger sur l’accueil que vont lui réserver les utilisateurs de noms de domaines : quelle place pour l’extension européenne alors que de plus en plus de noms sont accessibles à tous sans limite de pays en « premier arrivé, premier servi » et que la dernière étude publiée par VeriSign montre que de plus en plus de noms sont enregistrés dans des « extensions de pays » (ccTLDs) ? Si ont peu imaginer que les entreprises à forte présence européenne souhaiteront se protéger du cybersquatting et au moins « parquer » leurs extensions, combien des six millions de noms de domaines allemands (.DE) seront « convertis » en .EU ? Le cas de la France est lui aussi intéressant : alors que l’AFNIC a enfin achevé sa mue vers la libéralisation entraînant un essor de l’enregistrement en .FR et que le .Com règne presque sans partage pour les entreprises, qui voudra du .EU ? Réponse dans quelques mois puisque la possibilité d’enregistrer des .EU pour tout un chacun ne sera ouverte qu’après la signature du contrat entre EurID et l’ICANN et la fin de la « sunrise period ».

Si le succès du .EU est incertain, le « peloton de tête » est toujours tenu par les trois gTLDs historiques que sont le .Com, le .Org et le .Net qui fêtent leurs vingt ans ce mois-ci. Cet anniversaire devrait être marquer par la publication d’un « appel à propositions » (RFP) pour reprendre la gestion du .Net des mains de VeriSign qui ne garderait que le lucratif .Com. On se souvient que le .Org a fait l’objet d’une procédure similaire il y a deux ans pour tomber entre les mains de l’association Internet Society (ISOC) avec l’appui technique d’Afilias, le Registre   du .Info. La rumeur prétend d’ailleurs que ce dernier est déjà sur les rangs pour reprendre le .Net, comme d’ailleurs NeuStar, son concurrent opérateur du .Biz. Gérer plusieurs extensions à la fois est en effet une excellente manière pour les opérateurs de faire des économies : techniquement le même matériel et les mêmes méthodes sont utilisés pour une extension ou pour cinq, et plus le nombre d’extensions est grand mieux on peut étaler les coûts ! Alors, le .Net, une histoire de gros sous ? Pas seulement : c’est cette extension qu’utilisent la plupart des infrastructures sur lesquelles repose Internet (les fameux « serveurs racines », entre autres) et le nouvel opérateur sera jugé sur des critères extrêmement strictes. C’est sans doute pour cela que, même si les candidats n’ont que jusqu’au 30 novembre pour soumettre leurs propositions, les résultats finaux ne seront communiqués qu’à la fin du mois de juin, après un long processus d’audit financier, technique et « politique ». Le choix sera lui aussi déterminant pour le marché : le .Net est souvent la première alternative au .Com quand le nom convoité est déjà pris. Que le prochain opérateur décide de concurrencer le .Com de manière frontale avec une extension presque aussi connue dans le monde entier, et le paysage des noms de domaines pourrait radicalement changer !

JCV & SB

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