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IPv6 : hier un choix, demain une obligation !

3 de febrero de 2010 17:35

Dans un communiqué du 29 janvier, l’ICANN revient sur l’importance de l’IPv6 dans l’avenir d’Internet en soulignant qu’il reste à ce jour moins de 10% de l’espace IPv4 encore disponible.

L’alerte a eu beau être donnée plus d’une fois ces dernières années, l’IPv6 tarde à être mise en place au goût de l’Organisme Régulateur de l’Internet.
Il prédit que les 400 millions d’adresses encore disponibles en IPv4 (sur plus de 4 milliards d’adresses au total) seront attribuées d’ici à deux ans, sans pouvoir toutefois déterminer une date exacte.

Rod Beckstrom, CEO de l’ICANN, se veut cependant rassurant auprès des particuliers : " Il est important que le public comprenne que beaucoup des adresses IPv4 qui ont été allouées n’ont pas encore été distribuées au public, il n’y aura donc pas de manque global d’IPv4 dans l’immédiat au niveau du consommateur" avant d’ajouter « La Communauté Internet doit agir maintenant. Afin que l’Internet mondial puisse croître sans aucune limite, nous devons encourager l’adoption rapide et à grande échelle du protocole IPv6. » Et pourtant…
Bien que ce protocole datant des années 1990 soit disponible à l’allocation depuis 1999, les acteurs de l’Industrie ne semble pas ressentir l’urgence de l’adoption de l’IPv6... L’ICANN souligne cependant qu’un nombre croissant de Fournisseurs d’accès Internet ont déployé l’IPv6 durant la dernière décennie, ainsi que les gouvernements et sociétés.

Petit rappel, le protocole IPv4 définit l’adresse numérique unique assignée à chaque ordinateur connecté à Internet. Les adresses IPv4 sont distribuées selon un système hiérarchique : opérateur des fonctions de l’IANA, l’ICANN alloue les blocs d’IPv4 aux 5 Registres Internet Régionaux (dits RIRs) autour du monde. Eux même les redistribuent en plus petits blocs aux Fournisseurs d’Accès Internet et autres opérateurs du réseau. Ceux-ci les assignent enfin aux connections des individuels à Internet. (Voir schéma 1).
L’ICANN met en avant dans son communiqué que la récente croissance de l’Internet dans la région d’Asie Pacifique, particulièrement en Chine, a créé une forte élévation dans l’allocation par le Registre de cette région.
L’épuisement du nombre d’IPv4 disponibles a été anticipé depuis longtemps et l’IPv6 a été choisi et développé par la communauté des Ingénieurs de l’Internet dans le but de gérer cette demande d’adresses IP croissante.
Comparativement, les 4 milliards d’adresses proposées par l’IPv4 ne sont qu’une goutte d’eau dans l’océan comparé aux 340,282,366,920,938,463,463,374,607,431,768,211,456 d’adresses IPv6 (ou pour simplifier, les 340 trillion de trillion de trillion d’adresses).
Ainsi, si un Blackberry suffirait à contenir l’intégralité des adresses IPv4, il faudrait une unité de stockage de la taille physique de la Terre pour contenir toutes les adresses IPv6 disponibles (667 millions de milliards d’adresses IP disponibles par mm2 de la surface de la Terre).

L’IPv6 a été réfléchi de façon à ce que tous les réseaux concevables maintenant et dans le futur aient assez d’adresses pour être connectés : téléphones portables, ordinateurs, caméras, e-book, véhicules etc.
Depuis 2008, l’ICANN a commencé à ajouter des adresses IPv6 à 6 des 13 serveurs racines.
De même, tous les principaux systèmes d’exploitation peuvent utiliser ce protocole ainsi que certains systèmes embarqués (Symbian, Windows Mobile etc).

Pour parler d’urgence, oui, il y a urgence. Si l’adoption de l’IPv6 prend autant de temps que les résolutions écologiques des pays pollueurs, nous pouvons nous attendre à des situations où par exemple il faudra faire la queue derrière son terminal pour se voir attribuer une IP et surfer sur Internet : "Bip! Veuillez ne pas quitter, une IP vous sera attribuée dans environ... Bip... 74 minutes! Vive le progrès !
 

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