Après celles de Paris, de Bretagne et d’Alsace, la Collectivité territoriale de Corse (CTC) est la 4ème région française à obtenir son propre nom de domaine sur Internet « .corsica ». Rencontre avec Paul Giacobbi, Le président de l’Exécutif de l’Assemblée de Corse.
- Que représente cette obtention du nom de domaine « .corsica » sur Internet ?
Elle représente le droit d’utiliser comme référence « .corsica », comme on utilise « .fr » ou « .com ». Aujourd’hui, en France, Paris a son « .paris ». La région Bretagne vient d’obtenir le « .bzh ». La région Alsace a obtenu « .alsace » en même temps que nous. Demain, ce sera au tour de l’Aquitaine avec « .aquitaine ». Jusqu’à présent, nous étions réduits au « .fr ». Nous n’étions pas spécifiés en tant que région.
- En quoi est-ce important ?
Le simple fait d’avoir sur le Net cette adresse générique, « .corsica », amènera les gens à s’interroger sur ce que c’est, ce qu’elle signifie, ce qu’elle cache derrière... En spécifiant la Corse en tant que région, elle lui donnera de la lisibilité et de la visibilité. C’est d’autant plus important pour nous que nous sommes une région à forte identité, à statut particulier, avec sa langue spécifique qui évoluera, je l’espère, vers le bilinguisme et la coofficialité. Ne pas exister en tant que tel dans une référence Internet serait complètement contradictoire avec tout ce que nous faisons par ailleurs ! Nous sommes, de surcroît, une île. Nous devons être présents sur le Net à ce titre-là.
- A qui est destiné le « .corsica » ?
Il faut définir une charte. Une fois que l’on a obtenu ce nom de domaine, il faut savoir qui y a droit et qui n’y a pas droit. Globalement, ce seront tous les domaines relevant de l’intérêt général. Ce qui peut s’étendre à des tas de choses, pas uniquement à des institutions publiques. Il appartiendra à la charte, que nous allons mettre en place, de spécifier les choses en étant, à la fois, assez libre et un peu regardante.
- Le site de l’Assemblée de Corse et ceux des organismes affiliés seront-ils les premiers affectés par le « .corsica » ?
Certainement ! Nous allons muter le plus rapidement possible l’adresse de l’assemblée « www.corse.fr» ; vers « www.ctc.corsica» ;. Vraisemblablement, les organismes de l’Assemblée de Corse seront, également, les premiers touchés par cette bénéfique contagion.
- Les institutions locales, comme les Conseils généraux ou les mairies, en bénéficieront-elles également ?
Probablement ! Mais, il y aura une définition des organes et des organismes qui pourront se marquer ainsi.
- Vous êtes féru de nouvelles technologiques. Vous avez un compte Twitter et un blog sur lesquels vous êtes très actif. Que représente Internet pour vous ?
C’est un moyen de s’exprimer. Jusqu’à présent, on utilisait le mot : « media », qui signifie qu’entre le public, les récepteurs potentiels, et un homme politique, il y a les médias qui sont l’intermédiaire obligé. La révolution, qui, comme disait Esope à propos de la langue, est, à la fois, la meilleure et la pire des choses, est que l’on peut s’exprimer vis-à-vis du public, sans intermédiaire ou, plutôt, par un intermédiaire neutre qui est électronique. Nous disposons, tous, aujourd’hui, d’un moyen personnel et gratuit comme Twitter, Facebook, un blog, etc. Ce moyen-là peut grandir très vite si on sait y faire. Il permet de s’exprimer directement, sans intermédiaire d’un professionnel de la communication, des journaux ou des journalistes. C’est une révolution fondamentale.
- Quelles en sont les limites ?
C’est la meilleure des choses car c’est gratuit et ouvert à tout le monde. La pire des choses, parce que l’information proliférante et sans référence professionnelle peut être aussi une très mauvaise chose. Il suffit de voir les mauvaises nouvelles qui se répandent sur les réseaux ! Bien entendu, cela ne veut pas dire qu’il faut renoncer à la presse professionnelle qui fait le tri de ce qui est important et ce qui ne l’est pas. Elle replace les choses dans leur contexte et a une diffusion considérable.
- En tant qu’élu, l’utilisation incontrôlée de ces réseaux change-t-elle votre manière de fonctionner ?
On contrôle ce qu’on y met ! Je m’exprime personnellement à travers Twitter et mon blog. J’écris vraiment ce que je pense. Ecrire un article prend du temps. Twitter aussi. Il faut faire attention à ce qu’on dit. Le faire représente, à la fois, une liberté et un risque parce qu’on peut twitter des bêtises. C’est déjà arrivé, y compris dans ma sphère politique. En même temps, c’est passionnant. Près de 2 000 personnes suivent mon compte Twitter, mais, en réalité, leur nombre est démultiplié. Mon blog reçoit 5 000 lecteurs différents qui, d’ailleurs, font preuve de beaucoup de patience. Mes articles sont relativement longs, tristes, compliqués… N’empêche que c’est une manière de s’exprimer très personnelle !
Propos recueillis par Nicole MARI pour corsenetinfos.fr
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