Avant même qu’un calendrier précis n’ait été avancé par l’ICANN pour le lancement des très controversées nouvelles extensions, des dissensions éclatent (déjà ?!) entre les porteurs de projets !
L’ouverture des « hostilités » a débuté dans les médias il y a quelques mois déjà entre deux initiatives rivalisant pour la même extension : le .ECO. C’est aujourd’hui le .FOOD qui fait l’objet d’une lutte intestine puisque Minds + Machines, fournisseur de services de Registre , a entamé des poursuites à l’encontre de Wolfgang Puck, Chef célèbre, engagé en tant que représentant du .FOOD et Gelila Puck, sa femme.
Alors que leur entente semblait des plus cordiales lors du meeting ICANN de Sydney à l’occasion de la soirée du .FOOD à laquelle notre équipe a assisté, la hache de guerre est à présent bel et bien déterrée !
Le CEO de Minds + Machines, Antony Van Couvering, indique dans son blog regretter d’avoir à en venir à cette extrémité mais au vu des comportements des époux Puck, une action auprès de la cour Fédérale était nécessaire pour interdire au couple d’intervenir dans les projets autres que le .FOOD.
Dans sa plainte, Minds + Machines stipule que le couple Puck (surtout Gelila) a tenté d’interférer dans les projets de leur société et que le Chef n’a pas respecté son engagement à promouvoir le .FOOD. De plus, outre avoir insulté d’autres porteurs de projets et s’être autoproclamé le « nouveau Bill Gates » auprès de ses connaissances, Gelila Puck a, selon Minds + Machines, outrepassé la fonction qui lui était accordée dans le projet (c’est-à-dire aucune…)
La question étant de savoir pourquoi une société leader telle que Minds + Machines a mis autant de temps à s’apercevoir et à prendre des mesures contre le comportement de Gelila Puck, qu’ils définissent comme « injurieux, et imprévisible ».
L’élément déclencheur a été un Contrat rédigé par le couple, que Minds + Machines n’a jamais signé, et qui leur aurait octroyé des droits sur la plupart des projets de nouvelles extensions en cours…
Sources de nombreux débats et rivalités entre leurs détracteurs et partisans, les nouvelles extensions ne laissent décidemment personne indifférent …
La société PTS Research Department, mandaté par les Registres, a conduit une étude auprès des acteurs de l’Internet (dont notre sponsor Domaine.fr) pour connaître leur position quant à la mise en place des nouvelles extensions.
En effet, les Registres et autres professionnels ne sont pas particulièrement enchantés du flou laissé par les différentes versions du Guide du Candidat sur un certain nombre de points déterminants pour tenter d’établir le paysage du monde du nommage suite au lancement de ces nouvelles extensions. Y aura-t-il une discordance entre les différents prix pratiqués selon les opérateurs, tout le monde aura-t-il la possibilité d’accéder à l’enregistrement ou bien certaines extensions seront « privées », comment les détenteurs de marques vont-ils appréhender cette nouvelle donne ?
L’arrivée de Rod Beckstrom à la tête de l’ICANN ainsi que la fin du JPA annoncent un grand nombre de changements au sein même de la structure de l’ICANN ! Dans cette nouvelle configuration, qu’adviendra t il des projets en cours ? Des éléments de réponse devraient être apportés à l’occasion du meeting ICANN de Seoul. Mais il ne faut pas se faire d’illusions, les retards répétitifs dont souffre cette sortie tant attendu depuis l’ICANN Paris est encore très loin de voir le jour vu le nombre de procès, grandissant chaque jour (une vingtaine contre l’ICANN et entre porteurs de projets).
Ce qui est certain est que ces conflits contribueront à deux choses : tuer la poule aux oeufs d’or et augmenter la valeur des extensions "classiques". En tout état de cause, cela ne sera pas un long fleuve tranquille !
Hélène de Brettes Pour Domaine.info