Après le .EU pour l’Europe et le .ASIA pour l’ASIE, ce serait au tour du .LAT, représentant la communauté Latino-Américaine et des Caraïbes, de faire son apparition fin 2008 ! Nous avons interviewé Oscar Robles Garay et Oscar Messano en exclusivité à ce sujet.

Les gTLDs Régionaux permettent aux Internautes de revendiquer une appartenance à un groupe culturel ou géographique. Lancé en 2006, le .EU a été le pionnier en la matière et c’est en ce moment le .ASIA qui est en période de Sunrise.

Les conditions pour enregistrer ce type de gTLD varient selon l’extension : les Registres du .EU et du .ASIA demandent une appartenance géographique tandis que pour le .CAT, il suffit de démontrer votre appartenance à la communauté culturelle ou linguistique Catalane.

Le .LAT s’adressera quant à lui à toute la communauté d’Amérique Latine et des Caraïbes de par le monde, ainsi que nous le précise Anthony Harris, que nous avions interviewé à ce propos lors de l’ICANN meeting de Sao Paulo : « Les continents doivent avoir une identité sur Internet. Il manquait l’Amérique Latine. Le .LAT est ce qui s’appelle un domaine ouvert, il n’est pas sponsorisé. L’idée est que la grande communauté d’Amérique latine et des Caraïbes qui vivent, par exemple, aux Etats Unis peuvent avoir un intérêt à s’associer à une identité Latino-Américaine, exprimée à travers le .LAT, pour raison commerciale, professionnelle ou par simple affinité personnelle. »

Tony Harris, Directeur exécutif de CABASE, a travaillé sur ce projet depuis maintenant 4 ans avec pour objectif de devenir l’équivalent du .EU pour l’Europe ou le .ASIA pour l’Asie : "Si une personne est en train de développer une région, avec le sens de l’identité, pour commercer, pour que les gens travaillent ou pour des raisons culturels ou autres, Internet est toujours une base d’appuie très importante, surtout pour ceux qui ont un site web, car tous portent un nom de domaine. Ces extensions, comme le .EU, identifient les détenteurs du nom comme quelqu’un qui a à voir avec l’Union Européenne. Il est incontournable d’associer le nom de domaine ou le site web qui a .EU avec l’Union Européenne et il va se passer la même chose avec l’Amérique Latine."

Lors de l’interview que nous avions réalisée de Tony Harris, la future extension Latino-Américaine devait alors s’appeler .LAC. Afin de savoir comment et pourquoi le .LAC s’est transformée en .LAT, nous avons interrogé les Présidents des deux organismes désignés pour gérer l’extension : Oscar Messano, Directeur de eCOM-LAC] et Oscar Robles Garay, Directeur de [NicMX.

Oscar Robles Garay explique : « En fait, cela n’a jamais vraiment été .LAC… Nous n’avions jamais eu le temps de choisir quelle nom représenterait notre extension, on a pensé que ce pourrait être le .LAC mais aucun travail n’avait été fait là-dessus. Quand nous avons commencé à faire l’analyse pour savoir quel label serait le plus approprié, nous avons compris que le .LAT avait plus de potentiel et était préféré de loin suite au sondage que nous avons réalisé auprès des Internautes. Un sondage a été réalisé dans différentes villes : San Diego, Los Angeles, Mexico, Bogota… Dans toute ces villes, le pourcentage était à 80-90 % en faveur du .LAT. »

Oscar Messano nous précise : « Nous avons fait une proposition sur les conditions d’enregistrement au GNSO, nous sommes dans l’attente d’une décision du Conseil de l’ICANN sur cette proposition qui devra être approuvée surement lors de l’un des prochains meeting. » Une fois que l’ICANN aura statué sur le dossier de présentation du .LAT courant 2008, les conditions d’enregistrement de cette nouvelle extension devraient nous être précisées.

Oscar Robles Garay ajoute à ce sujet : « Nous ferons attention dans nos conditions à ce que ne soit pas confondu les latino-américains avec les latino-Européens comme les Français, Italiens, Roumains, Espagnols. Il sera très difficile de faire la même chose que le .ASIA qui a pour condition un profil de résidence. Par exemple les Etats-Unis peuvent être inclus ou non, si non, nous allons perdre une grande quantité de Latinos peut-être… La plupart des Latinos qui se sentiront le plus attachés à leur culture ne sont pas forcément ceux qui habitent chez eux : peut être un Bolivien ne se sent pas Latino en Bolivie comme celui qui habite à Los Angeles. Je pense que cela va faire une différence importante. J’espère que les conditions vont être les plus souples possibles… »

Pour conclure, Oscar Messano ajoute : « Suite à la présentation du projet à l’ICANN, il faudra attendre entre 90 et 120 jours pour l’approbation définitive, c’est-à-dire fin 2008, début 2009. Pour pouvoir enregistrer un .LAT, il faudra donc attendre 2009. » Notre sponsor, Domaine.fr, sera bien sur parmi les premiers Registrars à demander l’accréditation pour cette nouvelle extension.

Hélène de Brettes et Christian Lenk Pour Domaine.info