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Le .voyage a le vent en poupe

26 décembre 2013 18:02

L’extension .VOYAGE fait partie des premières extensions francophones à voir le jour. Cette nouvelle extension pourrait connaître un intérêt conséquent pour les agences de voyages françaises (suisses, belges et canadiennes) ainsi que toute l’activité touristique qui gravite autour.


Le .TRAVEL, vous connaissiez ?

Pourtant, de nombreuses agences de voyage mettent à disposition de leurs clients une version anglaise de leur site Internet et l’extension prévue pour les contenus de ce type ont une extension Internet dédiée, le .TRAVEL (“voyage” en anglais). Peu de sites Internet de voyages utilisent ces noms de domaine car il est serait peu cohérent pour un site français de communiquer avec un nom de domaine en anglais. Mais est-ce bien la seule raison ?

Pourquoi les innombrables sites Internet touristiques anglophones n’utilisent t-ils pas le .TRAVEL ?
Pourquoi les versions anglaises des sites Internet français ne l’utilisent-elles pas non plus ?
Pourquoi les nombreux sites Internet touristiques anglais qui se créent chaque jour optent-ils pour un .COM plutôt qu’un .TRAVEL ?

Plusieurs raisons peuvent répondre à cette question :

Enregistrer un nom de domaine .TRAVEL est un vrai cauchemar, au contraire du .VOYAGE, les conditions d’éligibilité et le processus d’enregistrement sont rédhibitoires.
Une entreprise capitalise souvent sur un nom de domaine unique afin de ne pas perdre son lecteur/client avec plusieurs noms de domaines génériques. Cela peut être différent avec certaines multi-nationales qui exploitent plusieurs country code Top-Level Domains (les extensions de noms de domaine qui représentent un pays) pour répondre dans une langue particulière : le .FR pour le français, le .CO.UK pour l’anglais, etc...
Le .COM “parle” alors que les utilisateurs ne connaissent pas le .TRAVEL et génère souvent un “quoi ?”
Les agences qui exploitent déjà un nom de domaine et qui font du référencement n’ont peut être pas envie de doubler leur budget référencement pour un second nom de domaine.
Cela pourrait aussi affecter le positionnement du premier nom de domaine de façon négative.
D’une façon générale les consommateurs ne sont pas des spécialistes du nom de domaine et ont besoin d’un process “simple” pour enregistrer un nom de domaine.
Un Registre   (fermé) qui propose des conditions d’éligibilité qui impose un processus de validation est une barrière à l’enregistrement. Les résultats du .TRAVEL en sont une belle démonstration : depuis mars 2006, seuls 20 671 noms de domaine ont été enregistrés. C’est peu. Ce chiffre rend intéressant le développement du .VOYAGE.

Lancer un .VOYAGE dépend d’une base de calcul pour estimer le potentiel de l’extension mais est-elle la bonne pour en faire son succès ?
Pour estimer le volume potentiel d’enregistrement de noms de domaine de leur extension, de nombreux participants au programme des nouveaux gTLDs ont utilisé une base de calcul qui varie entre 2 et 5 % d’une population, d’un pourcentage du nombre de noms de domaine .COM contenant le signe de leur extension ou encore, certains ont fait une estimation en se basant sur le nombre de requêtes de Google…

Est-il possible d’estimer une population pour le signe “voyage” ?

Difficile pour un mot aussi générique, qui peut intervenir dans de nombreux sujets non liés au voyage. Il est possible en revanche de connaître le nombre de noms de domaine .COM, et pourquoi pas, .FR, qui contiennent ce signe. Il est très simple de connaître le nombre de requêtes du mot “voyage” dans Google.
La société Donuts, n’a pas souhaité nous communiquer sa méthode de calcul pour des raisons évidentes de confidentialité. Avec plus de 300 extensions à son actif, je pense que le dit candidat à probablement utilisé une toute autre méthode car celui-ci a aussi candidaté au .REISEN, en Allemand, au .VIAJES : “voyages” au pluriel et en Espagnol. Pourquoi donc au pluriel et non au singulier comme les versions françaises, anglaises et allemandes ? Peut être n’y a t-il pas de méthode de calcul dans ce choix finalement, sinon une industrie touristique très présente dans de nombreux pays à laquelle il est tentant de proposer son extension dans les langues majeures.

Une démultiplication des extensions touristiques

La démultiplication des noms de domaine liés au voyage implique d’autres questions pour leurs utilisateurs :

Dois-je enregistrer tous les noms de domaine liés au voyage et leur trouver une utilisation ?
Dois-je les “sécuriser” pour que quelqu’un d’autre n’enregistre pas ma marque ou mon enseigne à ma place ?
Alors que j’ai déjà un site Internet bien positionné dans Google, pourquoi me lancerais-je dans ces achats ?

Ces questions sont légitimes et imposent une réflexion. Pourtant, s’il est vrai que la facture “noms de domaine” peut grimper rapidement, il est aussi vrai que le signe “voyage” est un mot extrêmement significatif pour une agence de voyage et si Google est encore peu clair sur la façon dont il va indexer ces extensions, il y a peu de chance qu’il ne les privilégient pas à l’avenir.

Quelle estimation alors  ?

Selon l’INSEE, il existait 3 800 agences de voyage en France en 2010, il s’agit d’une partie conséquente de notre industrie touristique mais c’est un chiffre qui reste bien loin des 20 671 noms de domaine .TRAVEL enregistrés. Si je suis convaincu que le blocage des ventes du .TRAVEL est lié à son processus d’enregistrement encore extrêmement lourd et que le signe .TRAVEL correspond à une culture et une audience très anglophone, je pense aussi que le .VOYAGE pourrait dépasser les ventes du .TRAVEL à terme, même s’il s’agit d’une extension française, et donc bénéficiant d’une audience bien moindre.
Utile ou non, si j’étais un voyagiste proposant un site Internet avec un contenu rédactionnel dans sa version française, je n’achèterais probablement pas la version allemande du .voyage mais j’achèterai très certainement ma marque, mon nom ou mon enseignement dans la version française de l’extension.
Plusieurs raison à cela :

Je crois peu au .COM, je pense qu’il va rentrer peu à peu dans le passé ;
Les générations à venir connaîtront les blocages du .COM et seront plus éduquées car elles auront grandi avec les nouveaux gTLDs ;
Changer de nom de domaine pour une version plus “moderne” est un bon coup Marketing (les techniques actuelles de référencement permettent de ne pas perdre son positionnement précédent dans son intégralité) ;
Moderniser son site Internet et une opportunité de changer de nom de domaine ;

Lorsque l’on est une agence de voyage, exploiter un nom de domaine qui se termine en .VOYAGE, “ça le fait”.

 
Source : chronique de Jean Guillon pour le journal du net

 

Moyens techniques :
Domaine.info

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