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Noms de domaine à perpétuité ? - 23-Avril-03

23 avril 2003 11:36

Si la procédure UDRP qui permet au titulaire légitime d’une marque de récupérer un nom de domaine enregistré abusivement a réduit drastiquement les cas de « cyber squatting » lors de la création d’un nom de domaine, le risque demeure lors du renouvellement de ce nom.

Dans certaines entreprises, ce délai, en général d’un an, est le cauchemar des responsables de noms de domaines qui redoutent de rater cette fameuse date anniversaire à partir de laquelle le nom est « libéré » et donc susceptible d’être enregistré par d’autres. Comme la majorité des extensions’ et au premier chef le .com ? fonctionnent selon le principe du « premier arrivé, premier servi », une fois le nom libéré, n ?importe quelle demande d’enregistrement suffisamment rapide est susceptible de le faire changer de main. C ?est donc en grande partie pour apaiser les craintes de grands groupes industriels, titulaires de marques notoires utilisant des noms de domaines que l’ICANN a récemment publié un mémorandum suggérant la mise en place d’un « délais de grâce » de 30 jours a l’expiration du nom de domaine avant que celui-ci ne soit définitivement libéré.

Cette « Redemption » (son nom anglais) qui est donc très rassurante pour certains, est cependant critiquée. En pratique, il faut comprendre qu ?elle bloque littéralement toute action sur un nom de domaine pendant une période qui, dans une industrie où tout va extrêmement vite, est relativement longue : le nom de domaine qui « entre en rédemption » n ?est plus actif et ne peut donc plus renvoyer sur un site web, mais il ne peut pas non plus être réutilisé autrement. Si on considère que les noms de domaine sont une ressource rare ? une même suite de caractères ne peut servir qu’une seule fois par extension ? on comprend mieux pourquoi certaines voix se sont élevées lors du dernier sommet ICANN de Rio pour condamner la paralysie du marché qu ?entraînerait une telle mesure. Ainsi, comme nous le confiait un professionnel, « après avoir été inutilisés pendant près de deux mois, seuls les noms de domaine les moins attractifs resteront disponibles ! ».

La société américaine SnapNames est par ailleurs elle aussi victime de la « Redemption Period   », mais pas pour les mêmes raisons. Son service SnapBack très populaire auprès de certains Registrars permet en effet de réserver un nom de domaine pour pouvoir s’en emparer sitôt qu ?il est libéré, ou de s’assurer que le nom utilisé par l’entreprise ou l’individu ne risque pas de tomber dans d’autres mains. Avec le « délai de grâce », l’avantage concurrentiel de SnapBack est beaucoup moins important puisqu ?il devient plus difficile de libérer un nom par inadvertance ? Le délai de grâce n ?est pas encore généralisé à l’ensemble d’Internet, on peut donc espérer un certain dynamisme pour le marché des noms de domaine ? Mais quoiqu ?il en soit, le temps où John Postel, un des fondateurs du Réseau affirmait « un nom de domaine aide à identifier une adresse et n ?a donc aucune valeur marchande » est bel est bien révolu !

JCV & SB

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