La capitale française vient de lancer deux appels à projets pour sélectionner les premières adresses internet qui se termineront en .paris au lieu de .fr, .com ou .org. La ville s’enorgueillit d’avoir été l’une des premières capitales du monde à réclamer à l’Icann, le régulateur mondial d’Internet, cette possibilité d’adressage.
En même temps, la ville veille jalousement sur sa "marque" et entend bien ne pas la laisser aux mains de n’importe qui. La mairie avait déjà eu des déboires avec "Paris-plage" dont elle voulait se réserver l’exclusivité. Sauf qu’il existait déjà un "Paris-Plage", Le Touquet-Paris-Plage, créé en 1912 dans le Pas-de-Calais. Procès entre les deux mairies. Victoire du Touquet-Paris-Plage contre la ville de Paris.
Dès lors, Bertrand Delanoë est obligé de rebaptiser l’opération Paris-Plage en "Paris-Plages". Du coup, plus question de laisser filer la moindre occasion de voir le nom de paris récupéré par qui que ce soit. Quoiqu’il en soit, le .paris sera une réalité dès 2014.
Les associations paieront bien moins cher que les entreprises
"Nous sommes dans une phase cruciale », explique Jean-Philippe Clément, directeur des projets usage et innovation numérique de la ville de Paris. « Nous allons sélectionner les lauréats en fonction de critères qui ne seront pas seulement économiques. Il faudra qu’il y ait une pertinence de service. Si le service rendu par le site est conçu pour Paris ou les parisiens, ce sera évidemment un point positif." Les prétendants doivent déposer leur candidature sur le site mondomaine.paris.fr avant le 16 décembre 2013.
En gros, d’après le discours officiel, ce n’est pas parce que le prétendant arrive avec un gros chèque qu’il pourra s’offrir un .paris. L’aspect économique est toutefois bien présent. Les 100 premiers pionniers choisis, qui auront le privilège d’avoir le .paris en avant-première pendant huit mois, et de bénéficier ainsi "d’une grande visibilité" devront verser de 50.000 à 100.000 euros. "C’est une somme mais il faut voir ça dans un plan de communication" explique Jean-Philippe Clément. Pour les grands comptes, les grandes entreprises ou les grosses PME, il faudra débourser de 10.000 à 50.000 euros et quelques centaines d’euros pour les associations. "La contrepartie financière demandée par la ville dépend de l’activité, pour les individus, les bloggeurs, le prix n’est pas fixé, il sera de quelques dizaines d’euros.
La mairie de Paris assure qu’elle ne gagnera pas d’argent
S’il y a déjà plus d’une dizaine de candidature, le .paris ne déchaîne pas encore l’enthousiasme des foules. Mais la ville de Paris affirme qu’il ne s’agit pas d’une opération à but lucratif. « Cela pourrait rapporter un million d’euros par an reconnaît Jean-Philippe Clément. Mais il ne faut pas croire que cet argent tombera directement dans la poche de la ville. En réalité, il couvrira tout juste les frais de fonctionnement, par exemple les frais de registre auprès de l’Icann."
Les grandes marques pourraient vouloir se décliner en .paris ? Comme 50% des recherches sur le net ont une visée locale, les promoteurs du .paris espèrent bien que oui.
Source : challenges.fr
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