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Un moteur de recherche pour les sites en .xxx

27 August 2013 09:17

ICM Registry poursuit son offensive sur les contenus pornographiques. Après avoir obtenu, il y a huit mois, la gestion effective de l’extension Internet réservée aux contenus pour adultes, le groupe a lancé son propre moteur de recherche. "Nous avons lancé Search.xxx, afin de permettre à l’internaute d’accéder à une offre adulte, tout en garantissant sa vie privée, et l’absence de logiciels malveillants", explique Stuart Lawley, PDG d’ICM Registry.

Avec son moteur de recherche, ICM Registry est encore loin des milliards de pages indexées par Google, leader du secteur. Selon ICM, Search.xxx recenserait pour sa part 21 millions de pages. Mais Search.xxx marque la dernière étape de la stratégie d’ICM : circonscrire la pornographie sur Internet. Après plus de dix ans de débats politiques et juridiques houleux, le .xxx a finalement été approuvé au début de l’année 2011 par l’Internet Corporation for Assigned Names and Numbers (Icann), l’organisme basé en Californie chargé des noms de domaine.
Le .xxx figure désormais dans la "racine" d’Internet, au même titre que le .com ou le .net. Pour inciter les investisseurs à se détourner des sites en .com, ICM vante la sécurité des domaines en .xxx. Le groupe a signé un partenariat avec l’éditeur de solutions antivirus McAfee, qui vérifie chaque jour l’absence de virus sur ces pages.

Après huit mois, ICM revendique 240 000 noms de domaines en .xxx. Parmi eux figurent 65 000 inscriptions "défensives" de marques ou de personnalités, ne souhaitant pas voir leur nom associé à un contenu pornographique. Mais l’initiative divise aussi l’industrie pornographique, certains producteurs s’estimant contraints de racheter leur nom de domaine chez ICM. Une coalition d’éditeurs de sites et de films pornographiques américains a même déposé plainte, accusant l’Icann et ICM Registry de pratiques anti-concurrentielles et monopolistiques.

Le PDG d’ICM justifie aussi le lancement d’un moteur spécialement dédié aux adresses Web en .xxx, par un déréférencement supposé sur les moteurs de recherche comme Google. "Les mises à jour des algorithmes Penguin, Panda et Giraffe ont eu un effet sur les résultats renvoyant à des contenus pornographiques", explique M. Lawley.

Comme le montre un document interne, Google ne bannit pas les sites X mais dispose d’un filtre pour éviter que les contenus pornographiques apparaissent dès qu’un internaute tape une recherche sur son moteur. Google distingue ainsi les requêtes à caractère proprement pornographique, celles incluant un terme à "caractère potentiellement pornographique" et celles sans caractère pornographique. Dans le cas du mot "spanking" ("fesser"), Google considère par exemple que "l’interprétation non pornographique est dominante". Dans ce cas précis, les pages relatives à l’éducation apparaîtront donc largement en tête des réponses.
Le responsable d’ICM reste toutefois peu disert sur le possible conflit d’intérêt entre la gestion du registre du .xxx et les activités de moteur de recherche. "La formule de l’algorithme est secrète, mais nous utilisons un code similaire aux principaux moteurs", indique-t-il.

L’enjeu du .xxx est enfin économique. Selon des chiffres de l’organisation non gouvernementale Internet engagement social et responsable (ICSR), la pornographie sur Internet engendre 3 000 dollars (2 242 euros) de revenus par seconde dans le monde, et le terme "sexe" représente un quart des recherches les plus fréquentes sur la Toile.
La prochaine étape pour ICM est le lancement dans les prochains mois d’un système de micropaiements. "Ce mode de paiement, comme dans Paypal et iTunes, n’est pas encore disponible dans le divertissement pour adultes ; le modèle de l’abonnement mensuel fait partie de l’ancienne industrie", assure-t-il.

 

Source: Le Monde 

Moyens techniques :
Domaine.info

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