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Affaire classée X

30 de agosto de 2012 19:28

Depuis mars 2011 l‘industrie pornographique a obtenu l’extension .xxx. Dans un premier temps rejetée par le conseil d’administration de l’Icann (l’Internet Corporation for Assigned Names and Numbers) cette demande a finalement été approuvée. La création du .xxx aurait pour but de séparer le contenu pornographique du reste du web avec facilité de filtrage pour les enfants. Ainsi, une plus grande clarté pour plus de sécurité serait l’argument principal en faveur de cette mesure. En effet des sites pour adulte avec une extension telle que .xxx laissent peu de place au doute.

Mais cette mesure connaît toutefois des limites et soulève de nombreuses questions puisque les sites à caractère pornographique disposant déjà d’une extension standard ne sont pas obligés de la troquer contre celle aux trois X ; et pour quelles raisons le feraient-ils? Si l’extension peut jouer un rôle rassurant pour le parent soucieux, tous les éditeurs ne voudront pas forcément jouer le jeu puisque l’intérêt du secteur étant de rester discret.

Ghislain Faribeault, responsable des nouveaux médias pour la société de production Marc Dorcel se confie à lexpension.lexpress.fr : « On l’utilisera, mais je ne suis pas sûr que cela ait un intérêt majeur (…) De toute façon, nous avons acheté toutes les extensions possibles. Notre pré-réservation pour le .xxx est faite. Je n’ai pas envie qu’un Dorcel.xxx déposé par quelqu’un d’autre se ballade sur la Toile ». Autrement dit le risque éventuel d’une exploitation de marque frauduleuse constitue visiblement une des raisons majeurs pour le passage au triple X.

L’achat du nom de domaine de sa marque en .xxx, en complément de son nom de domaine habituel ne fait donc pas vraiment l’unanimité. Ce sentiment est partagé par Vincent Gresser, directeur général de la société de production Colmax, dont l’extension en .xxx est également réservée mais qui n’est pas certain de vouloir l’utiliser: « Son impact ne sera pas déterminant. Finalement, cela risque de " ghettoïser" encore un peu plus une activité qui n’en a pas besoin. Il existe différents types de contenus. Il ne faut pas tous les mettre dans le même panier en faisant un amalgame », juge-t-il.

La polémique aurait pu en rester là mais depuis la fin de l’année 2011 le .xxx est désormais disponible à la vente pour les particuliers. Après une période d’adaptation il est désormais possible à l’heure actuelle d’obtenir une URL   se terminant par cette extension.

Donc en théorie, les acteurs de l’industrie pornographique peuvent très bien garder leurs anciens noms de domaine en .com ou autres mais en pratique, le dépôt de nouveaux noms de domaine avec une extension en .xxx semble être la seule manière de lutter efficacement contre les cybersquatteurs.

Dès lors, le 16 novembre 2011, une coalition d’éditeurs de sites et de films pornographiques américains a déposé plainte contre l’ICANN jugeant les pratiques liées à la gestion des noms de domaine en .xxx anti-concurrentielles. Dans leur plainte, les éditeurs prennent l’exemple du nom de domaine « youporn ». Si un tiers dépose « youporn.xxx », le manque à gagner, ainsi que l’atteinte à la réputation de youporn ne font aucun doute.

La liberté de choix de ces marques semble assez limitée, et certains estiment qu’il s’agit d’une obligation déguisée d’achat. Les éditeurs considèrent qu’étant donnée la position dominante de l’ICANN et de l’ICM registry sur le marché des noms de domaine, leur comportement s’apparente à un abus.

Cette plainte pourrait avoir d’importantes répercussions dans des domaines n’ayant rien à voir avec la pornographie. Comme le souligne lemonde.fr, la procédure de création de nouveaux domaines pourrait faire l’objet de procédures similaires, si les tribunaux donnent raison aux éditeurs de sites pornographiques. En effet, même si l’association entre contenu et domaine est particulièrement forte pour les sites en .XXX, des entreprises pharmaceutiques pourraient par exemple arguer que les nouveaux noms de domaine les contraindraient à enregistrer un site en .sante.

Affaire à suivre…

 

Moyens techniques :
domaine.info

Crédits :

Anita

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